Le dimanche soir posé sur le canapé avec un plaid et une tisane... Ne nous mentons pas, on aime tous en faire de temps en temps (il est autorisé de remplacer la tisane par le breuvage de votre choix !). Et puis parfois on troque ce dimanche soir pépère contre une soirée toute en finesse, délicatesse, élégance et metal extrême concoctée par Garmonbozia... On part donc sur une soirée guillerette pour fêter le printemps avec le ''Memento Mori Tour'' des joyeux drilles de MARDUK !
C’est DOODSWENS qui se charge du début des hostilités. En résumé, je ne connaissais pas, mais quelle claque ! Les Néerlandais nous proposent un black à mi-chemin entre le traditionnel (so norvégien 90’s) et le post-black plus atmosphérique. Élément central du concert, la chanteuse et batteuse ouvre la soirée sur un rituel avant que le groupe ne captive le public en imposant une ambiance hypnotique, mélancolique et lugubre à souhait. Corpse-paints, bougies, crânes, une basse très présente, des chants envoûtants, c’est une excellente entrée en matière de la part d’un groupe qui nous démontre que les Pays-Bas n’ont décidément rien à envier aux voisins scandinaves en matière de black metal. Et puis je dois bien l’avouer, je suis toujours admirative des musiciens qui cumulent batterie et chant et arrivent en plus à le faire bien ! Je ne manquerai de retourner les voir lors de leur prochain passage...
Changement radical d’ambiance avec ORIGIN ! Qu’on se le dise, les Américains se sont donnés pour mission de retourner le public et de le laisser, lessivé, avant même que le panzer MARDUK n’arrive.
Je vais être honnête. Le death technique ce n’est pas ma tasse de thé, le brutal death non plus. Je ne partais donc pas vraiment gagnante sur cette deuxième partie de soirée. Rien n’y fait, je suis imperméable au genre.
Pour la partie ''finesse et élégance'' dont je parlais au début, le travail est fait. Ça ne laisse pas intact, que l’on soit dans le pit où il se passe beaucoup trop de choses pour un dimanche soir, dans mes oreilles qui n’arrivent plus à tout suivre tant il y a d’informations (le coté technique n’est clairement pas sur-vendu), ou encore sur scène où le groupe donne tout dans la catégorie rouleau compresseur. Même en n'étant pas le cœur de cible, c’est impressionnant. Mention spéciale pour le bassiste qui à vue de nez voulait être lead-guitarist et qui a décidé que le fait qu’il ait une basse dans les mains n’allait pas l’empêcher de poursuivre ses rêves !
Le chanteur de son côté nous remercie d'avoir soutenu leur concert alors que nous sommes pratiquement tous venus voir du black metal, et en profite pour saluer le bel accueil qui leur a été réservé ainsi que la capacité du public à apprécier deux styles de metal extrême aussi différents. En effet, il n’a pas complètement tord, j’ai fini par apprécier quelques morceaux un peu groovy... Heureusement que le set touchait à sa fin, je n’étais pas loin de la remise en question. Vous l’avez compris, si ORIGIN est réputé pour être un des groupes les plus respectés de la scène death metal, ce n’est pas pour rien et ils nous l’ont prouvé une fois de plus.
Place ensuite à la machine à fumée avec un bout de MARDUK... J’aime beaucoup le groupe, mais si j’ai quitté mon fameux plan plaid/tisane du dimanche soir c’est parce que la dernière fois que je les ai vus, au Motocultor 2023, c’était loin d’être glorieux. Je me devais de tenter de ne pas rester sur cette mauvaise note. On ne va pas voir MARDUK pour sa subtilité certes, mais il vaut mieux qu’une bête démonstration de violence musicale.
Et cette finesse toute particulière dont il sait faire preuve dans sa brutalité... On y a eu droit pour ce concert !
Sombre, brutal, sans concession, mais avec ces mid-tempos infernaux et vicieux... la musique de MARDUK a achevé un public conquis d’avance. Une prestation puissante pour poursuivre la promotion initiale du dernier album « Memento Mori », mais avec une set-list qui piochait dans toute la discographie du groupe et au final seulement deux titres issus de ce dernier.
On passe de morceaux très agressifs (l’incontournable ''Panzer Division Marduk'' par exemple) à d’autres plus torturés et vicieux comme ''The Levellind Dust''. C’est une démonstration de black metal que nous livre les Suédois et qui me réconcilie avec les performances scéniques de ces derniers. Puissant, sauvage un voyage dans la noirceur et la rage mais avec un son impeccable qui nous a permis d’en apprécier les moindres détails, et quel plaisir sur ''The Blond Beast'' !
La morale de cette soirée ? Parfois il faut savoir lâcher son plaid le dimanche soir et troquer sa tisane contre un Perrier (true-story) pour donner une nouvelle chance à un groupe et se prendre un char d'assaut musical dans la figure avant de commencer une nouvelle semaine. La prochaine fois que j’irai voir MARDUK en concert ce sera motivée par le souvenir de ce soir là.
Photos © Leonor Ananké - Portfolio
