29 janvier 2012, 0:00

ABORTED : "Global Flatline"

Blogger : Rejiik
par Rejiik
Album : Global Flatline

Haaa la Belgique ! Ses frites, ses chocolats, ses moules, son Manneken-Pis et son death metal  (d'obédience médicale, gore et crasseuse !). Les médecins déviants d'ABORTED nous reviennent en ce début de dernière année pour nous asséner un gentil coup de scalpel suivi d'un bon coup d'attendrisseur à viande, en plein dans nos petites canines. Aie, ça pique ! Vous voilà prévenus concernant la haute teneur en violence de ce nouvel album.
Parlons rapidement du passif du groupe, tout le monde connaît (et/ou s'en fout). ABORTED donc, c'est tout d'abord et surtout Svencho, chirurgien en chef, maître d'oeuvre et gueulard puissant et virtuose derrière son micro. Ces dernières années auront vu le line-up évoluer de différentes manières et c'est nanti d'une toute nouvelle team, que Sven arrive, toutes cordes vocales dehors, au diapason de son art. Le reste du line-up étant composé d'ex-membres d'ABIGAIL WILLIAMS (Ken Bedene officiant à la batterie, et Michael Wilson en tant que gratteux), JB van de Wal à la basse et enfin Eren Segal à l'autre gratte. Je ne détaillerai pas plus sur le line-up, celui-ci changera probablement d'ici peu. Le chant est renforcé par le guest de quelques pointures très intéressantes à savoir Trevor Strnad (THE BLACK DAHLIA MURDER), Julien Truchan (BENIGHTED) et Jason Netherton (MISEY INDEX). On a déjà fait pire assurément ! A noter que 4 années séparent cet album du dernier (je ne compte pas l'EP).
Alors, le nouvel ABORTED, qu'est ce que ça donne ? Pour ne pas faire durer le suspense plus longtemps, je dirais juste (avec une gène polie dans la voix) : Oui, mais... Pourquoi tant d'indécision me demanderez-vous ? C'est simple. Malgré toutes les qualités inhérentes à cet album, il me semble qu'ABORDE fait dans la redite. Petite visualisation de l'ensemble : une qualité d'écriture certaine, les chansons sont faites pour rentrer dans le lard de manière directe et précise ; j'en ai pour exemple « Of Scabs And Boils » qui est juste taillé pour la scène, et surtout pour briser des cervicales, des mâchoires et des côtes dans le pit. La batterie est intense et offre de belles cavalcades. L'exécution musicale en elle-même (sur tout l'album), est excellente, Sven a toujours su s'entourer d'artistes et ce ne sont pas les différents soli et autres breaks et blast qui viendront me contredire. Les guitares défoncent et les riffs s'enchaînent et cisaillent vos tympans, la batterie reste imposante, sans non plus se montrer trop envahissante et la double tartine comme une rafale de Minimi M249 (encore un jouet de nos amis belges). 
Enfin, le chant est à nouveau bourrin, très growl, très death et également très grindcore, comme dans les autres albums... Et c'est bien là que le bat blesse... Le "oui mais..." vient de là. J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cet album. Par le même groupe, qui plus est. Une fois de plus, malgré tout le soin apporté, l'énergie délivrée, la hargne qui transpire, j'ai l'impression que le groupe n'a pas pris de risque. Je reste sur ma faim, rechigne à trouver l'album excellent... Paradoxalement, lorsque le groupe a voulu changer un peu la mise avec "Strychnine 213", une partie des fans a aussitôt fait la gueule en criant au scandale. Trop aseptisé, trop mélodique. Mais là, c'est le retour à l'uniformité que je critique. On ne change pas une équipe qui fait match nul, paraît-il (c'est ça ?)
Quoiqu'il en soit, "Global Flatline" nous offre quand même de sacrés morceaux de bravoure... "Coronary Reconstruction" est un pur concentré d'ABORTED. Du gros blast, du solo bien senti et excellemment placé dans le morceau, du growl plus guttural que jamais, des samples ici ou là (Hellraiser ? Cabal ?), un morceau qui concrétise toute l'essence de ce que savent faire nos amis belges... "Coronary Reconstruction" forme à mon sens un joli diptyque avec le très joliment nommé "Fecal Forgery". Ce morceau s'imbrique parfaitement avec "Coronary". Ici pas de temps mort, ça martèle sévère d'entrée de jeu. Assurément deux morceaux forts de la galette ! Mon attention se porte également sur cette petite bombe de morgue qui se nomme "Expurgation Euphoria" et qui a le très bon goût de commencer avec un petit riff agréable au piano. Riff aussitôt repris insidieusement par les grattes soutenues par la batterie. Un morceau ambiancé funéraire (le piano aide pas mal) tout en mid-tempo qui fait son petit effet et qui représente un moment de répit bienvenu. Le "had-to-listen" en ce qui me concerne.
Ce nouveau bébé d'ABORTED est une semi-réussite (mais cet avis ne concerne que moi). J'aurais apprécié un peu plus de nouveautés, un truc ...différent... Cependant, ABORTED reste ABORTED et l'album plaira à tous les amateurs de gros son, avides de violence musicale et de technique. Carré, soigné, puissant et racé. Une sacrée claque quand même.

Blogger : Rejiik
Au sujet de l'auteur
Rejiik
1994 : Premiers émois métalliques lors de la découverte d’une scène neo à peine balbutiante. 2012 : Après 18 années à laisser traîner ses oreilles et ses guêtres dans les concerts, à grands renforts de CDs et de merchandising, Rejiik s’est bâti une culture musicale particulière, faite de riffs hargneux et de blast-beat ravageurs, le tout enrobé de vocaux enragés. Affinant ses goûts d’année en année et retrouvant ses premières amours que sont le black metal, Rejiik papillonne de fanzines en webzines jusqu’à poser ses valises dans la maison HARD FORCE en 2012.
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