22 décembre 2013, 8:00

Mon top 10 2013

Un double live, un album de reprises, un EP, 7 albums traditionnels, des légendes, des groupes confirmés ou éternellement underground, des p’tits-jeunes-qui-n’en-veulent, des Yankees (éventuellement trempés dans la Guinness), des Rosbifs, des Ruskoffs, des Hébreux, des Danois, des Norvégiens, des quasi-Bretons ainsi que des Ch’tis et – salatomatoignon dans ton kebab – tous validés mention « grosse calotte derrière la tête » en live.

 

 
Beaucoup plus qu’un palmarès totalement subjectif des sorties 2013 : 10 bonnes idées – plus ou moins facile à dénicher sous nos latitudes – pour Satan Klaus (toi-même tu sais : l’espèce de Père Fouettard habillé tout en noir, chaussé de New-Rocks pointure 69 [666 ça ferait quand-même beaucoup pour des arpions], tatoué jusqu’aux paupières, piercé Prince-Albert et tout, à la barbe tressée et soyeuse comme des barbelés, qui, en fouettant ses rennes de l’apocalypse, attend gentiment la flambée pour descendre dans ta cheminée…).

 
#10 – ORPHANED LAND – All is One
 
JUIN 2013


Kobi Fahri et sa bande l’admettent volontiers : cet album est bien plus accessible que les précédents d’ORPHANED LAND. C’est que le titre de cet opus est aussi un message, que les Israéliens entendent propager aussi largement que possible – quitte à jouer les perroquets en interview. Dans cet esprit, ils ont passé la moitié de l’année à parcourir l’Europe avec KHALAS, un groupe composé de musiciens Palestiniens, en prêchant par l’exemple un mot d’ordre tout simple : « Khalas !(« assez » en arabe) Shalom arshav ! (« la paix maintenant » en hébreu) ». Reste que All Is One vous garantit un magnifique voyage chromé sur la tranche, coloré de sonorités exotiques et fraternelles.
Un seul morceau pour convaincre : « Through Fire and Water »
 
ORPHANED LAND avec KHALAS @ Divan du Monde, Paris, 2013

 
#9 – ARKONA – Decade of Glory
 
FEVRIER 2013
 

Les folk pagan métalleux russes ont célébré avec faste leurs dix ans de carrière : un double album live enregistré à Moscou en 2012, avec 9 choristes et un quatuor à cordes. Pas moins de 31 morceaux piochés dans leurs 6 albums studio et près de 3 heures de musique, aux influences qui grouillent allègrement du Death au Dark en passant par le Black, selon les époques et les pistes. Bref, une parfaite porte d’entrée vers l’univers unique d’ARKONA. Challenge supplémentaire : dégoter la version russe de ce morceau de bravoure – un triple album, des caractères cyrilliques à foison et 5 chansons de plus.
Un seul morceau pour convaincre : « Zakliatie »
 
 
ARKONA @ Le Trabendo, Paris, 2013

 
#8 – VOLBEAT – Outlaw Gentlemen and Shady Ladies
 
AVRIL 2013

 
Ce n’était pas gagné d’avance, mais la dernière livraison de VOLBEAT rentre finalement dans ce top 10. En même temps c’est logique : les hors-la-loi et les courtisanes ne se laissent pas facilement dompter, mais ils sont d’excellente compagnie quand on les connaît un peu. Un ton en dessous de leurs précédents albums, Outlaw Gentlemen and Shady Ladies n’en perpétue pas moins la recette über-efficace de VOLBEAT : des cavalcades métallo-rockabilly particulièrement puissantes rehaussées par la tessiture inimitable de Michael Poulsen. Par ailleurs, l’apport d’un Rob Caggiano enfin parfaitement à l’aise et créatif en live dépasse finalement de très loin sa simple contribution à l’enregistrement et à la production de l’album.
Un seul morceau pour convaincre : « The Nameless One »
 
VOLBEAT @ Bataclan, Paris, 2013

 
#7 – TYSON BOOGIE – Third Round (EP)
 
NOVEMBRE 2013

 
En 6 pistes – direct du droit dans la gueule, direct du gauche au foie, jab, crochet du gauche, jab, uppercut – TYSON t’allonge. Garanti. La voix et la basse de Kal, les solos de Chris, la frappe d’Antoine sont sans concession : c’est du hard rock couillu de chez velu, totalement punk dans l’esprit. Le meilleur des deux mondes, qui réchauffe par où il passe. C’est dire si nous sommes nombreux à attendre que ces trois poids lourds de la scène lilloise commencent à visiter de nombreux autres rings, en commençant par Paris, pourquoi pas – en attendant Graspop et Hellfest.
Un seul morceau pour convaincre : « Big Up Bam Bam »
 
TYSON BOOGIE @ Raismes Fest, 2012

 
#6 – DROPKICK MURPHYS – Signed and Sealed in Blood
 
JANVIER 2013
 

Sans un ou deux morceaux plus faibles que les autres, Signed and Sealed in Blood aurait pu se trouver quelques places plus haut dans ce classement. DKM ne se renouvelle pas vraiment, mais poursuit dans la même veine avec peut-être un peu plus de légèreté – qui ne gâche pas tout. La sensation d’être transporté dans un pub de Temple Bar, un vendredi soir, l’odeur entêtante du malt torréfié (qu’on ne perçoit qu’à Dublin ou en écoutant DKM), la générosité dans la démarche demeurent, pour ce groupe qui a dû gérer à la fois la maturité et un succès mondial colossal.
Un seul morceau pour convaincre : « Rose Tattoo »
 
DROPKICK MURPHYS @ Zénith, Paris, 2013

 
#5 – DANCEFLOOR DISASTER – Death Machine Vol.1
 
SEPTEMBRE 2013

 
Cloud Surfing with
DANCEFLOOR DISASTER
 
« Un cover-band dans un top 5 ? Mais ça va pas, non ? » Ben non, ça va pas, justement : je suis perpétuellement en manque de DANCEFLOOR DISASTER en live. Je me soigne en écoutant Death Machine Vol.1. Ca m’aide beaucoup : deux fois le matin, juste une fois à midi (sinon je digère moyen) et trois fois le soir. Ca se fume aussi : tu peux facilement faire tourner en soirée et devenir le dieu de la fête. Autre particularité, l’album se présente exclusivement sous la forme d’un bracelet-clé-usb qui fera de toi l’élu, l’initié, le roi du pit (mosh, circle, etc.), en un mot : le William Wallace du Braveheart. Existe en deux couleurs : « noir sombre » et « rose cervelle-de-zombie ».
Un seul morceau pour convaincre : « Till The World Bends » (c'est de la bonne : reprise de Britney, tu peux y aller direct sans t'échauffer).
 
DANCEFLOOR DISASTER @ Divan du Monde, Paris, 2013
 
#4 – AUDREY HORNE – Youngblood
 
FEVRIER 2013

 
Le premier morceau met de bonne humeur, le reste ouvre les chakras qui seraient un peu rouillés. Qu’est-ce qu’on peut demander de plus ? Cet album, de mon point de vue le plus abouti des Norvégiens, a certainement contribué à leur faire passer un palier, en live – notamment décelable en comparant leurs performances de 2012, comme au Motocultor, à celles de 2013, comme à Raismes ou à Paris (ou au même au Hellfest, d’après ce que j’en ai compris). Youngblood est donc à écouter, réécouter, apprendre par cœur, et puis à aller beugler en pogotant pour décourager les hipsters à iPhones de squatter trop près de la scène la prochaine fois qu’AUDREY HORNE passera à Paris...
Un seul morceau pour convaincre : « Redemption Blues »
 
AUDREY HORNE @ Nouveau Casino, Paris, 2013

 
#3 – CARCASS – Surgical Steel
 
SEPTEMBRE 2013

 
Depuis Swansong, beaucoup de vocations de growlers, grinders et autres brailleurs ont eu le temps de se découvrir – pour le meilleur ou pour le pire. CARCASS a donc souvent été imité, sans jamais être égalé. Or 17 ans après son chant du cygne, la bande de Jeff Walker s’est vraiment décarcassée pour livrer un Surgical Steel froid, tranchant, précis et parfaitement jouissif. Et à celles et ceux qui se demandent comment on fait pour produire ce genre de musique sans manger de barbaque, je réponds qu’il n’y a qu’une seule recette : boire de la bière en suçant des cailloux.
Un seul morceau pour convaincre : « Noncompliance to ASTM F 899-12 Standard »
 
CARCASS @ Hellfest, 2010

 
#2 – MOTÖRHEAD – Aftershock
 
OCTOBRE 2013

 
Tu mets la piste 1, « Heartbreaker », et tu te laisses emporter par cette voix qui ne te relâchera que le temps d’un album plus tard, en t’ayant fait emprunter un chemin tantôt purement rock n’roll, tantôt franchement heavy, tantôt carrément bluesy. En espérant que tous les confrères qui ont déjà préparé la nécro de Lemmy la laisseront longtemps prendre la poussière dans son tiroir.
Un seul morceau pour convaincre : « Heartbreaker » (si t’es sourd qu’est-ce que tu branles sur un blog consacré à la musique, dis ?).
 
Hellfest 2010 - sinon la Légende est déjà sur la photo -
vous pouvez toutefois confirmer aux aveugles que c'est Lemmy.

 
#1 – BOYSETSFIRE – While a Nation Sleeps
 
JUIN 2013

 
Mise à part la forme de provoc un peu snob qui consisterait à placer un groupe obscur, particulièrement inconnu en France en tête d’un palmarès, While a Nation Sleeps est une pure tuerie – comme strictement tous les autres albums de BOYSETSFIRE. Seulement les mecs s’en foutent, ce sont des psychopathes, ils font n’importe quoi (alterner les concerts anthologiques et carrément moyens, splitter, faire des tatouages, revenir avec des tatouages en jurant d’arrêter de faire des textes politiques, refaire des textes politiques…). La poésie cruelle et les mélodies hargneuse de ce gang (qu’on retrouve classé dans le « post hardcore » – non mais franchement il faut arrêter les étiquettes à la con, aussi) n’ont d’égale que la violence de l’expression de ses espoirs – le tout, en premier lieu, dans la voix d’un Nathan Gray beau, possédé et furieux. Objet social – voire sociologique – autant qu’artistique, l’œuvre complète de BOYSETSFIRE présente d'ailleurs la lucidité glaçante d’une Amérique révoltée, révulsée, salutaire. Invisible en France depuis Hellfest 2006, BOYSETSFIRE a livré son premier album depuis 6 ans et reviendra en Europe en 2014, mais contournera scrupuleusement l’hexagone, une nouvelle fois, très probablement. Et je tenais aussi à dire que c’est franchement pas de ma faute.
Un seul morceau pour convaincre : alors t’achètes l’album, tu choisis et puis après on covoiture peinard pour aller les voir à l’étranger et pis on en cause.
 
Nathan Gray & BOYSETSFIRE @ Greenfield Festival, Interlaken, Suisse, 2011 : #1

 

Blogger : Naiko J. Franklin
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