3 juin 2014, 18:14

George Lynch (Part 2/2)

Pour toute une génération, George Lynch, c’est un riffer fou, un fin technicien et un soliste inspiré avec, en prime, le look et l’attitude. L’archétype même du guitar hero. Après avoir discuté de KXM, supergroupe qu’il a formé avec Ray Luzier et Doug Pinnick, batteur de KORN et bassiste/chanteur de KING’S X [séance de rattrapage ici si vous avez raté la première partie de son interview], petit tour d’horizon des autres projets de l’ex-guitariste de DOKKEN…

 

A part Doug et Ray chez KXM ou tes habituels partenaires au sein de LYNCH MOB et T&N, y a-t-il d’autres musiciens avec qui tu aimerais jouer ?
J’ai eu la chance de côtoyer de grands noms et j’ai conscience que c’est un luxe. En fait, ce sont surtout les chanteurs qui m’intéressent. Je travaille actuellement sur UNIMOG, un projet plus indus, et mon rêve serait d’inviter des gens de tous horizons comme Kid Rock, Al Jourgensen (MINISTRY) ou Trent Reznor (NINE INCH NAILS)

C’est vrai que cela fait déjà pas mal d’années que tu fais appel à des guests sur tes albums. En 1992, sur « Sacred Groove », on retrouvait Ray Gillen, le regretté chanteur de BADLANDS, et Glenn Hughes, entre autres. N’avait-il pas été question que Phil Anselmo, Layne Staley (ALICE IN CHAINS) et Rob Halford apparaissent eux aussi sur ton album solo ?
Si. Mais malheureusement, ils se sont décommandés tous les trois les uns après les autres en raison d’obligations contractuelles. Une grande frustration pour moi car, que ce soit pour « Sacred Groove » ou, aujourd’hui, pour l’album d’UNIMOG, des chanteurs de ce calibre serviraient vraiment les chansons et attireraient l’attention du public. Le problème, c’est que j’ai souvent des idées avec la voix d’un chanteur bien précis en tête. Mais, faute de pouvoir travailler avec la bonne personne, le résultat est rarement à la hauteur de mes espérances. J’ai trouvé celui qu’il fallait à LYNCH MOB en la personne d’Oni Logan. Mais, à part Doug avec KXM, pas pour les autres.

© earMusic / Lynch Mob 2012 - DR

 

« Le problème, c’est que j’ai souvent des idées avec la voix d’un chanteur bien précis en tête. Mais, faute de pouvoir travailler avec la bonne personne, le résultat est rarement à la hauteur de mes espérances. » – George Lynch

 

En 2012, avec Jeff Pilson et Mick Brown, tes deux ex-partenaires de DOKKEN, tu as formé T&N, un clin d’œil à « Tooth And Nail », votre deuxième album sorti en 1984. Hormis sur vos nouvelles compos où c’est Jeff qui chantait, vous aviez d’ailleurs plusieurs guests pour des reprises de DOKKEN : Sebastian Bach (ex-SKID ROW), Robert Mason (LYNCH MOB, ex-RATT et WARRANT), Tim “Ripper” Owens (ex-JUDAS PRIEST et ICED EARTH) et Doug Pinnick…
J’ai toujours aimé collaborer avec différents chanteurs, mais je dois dire que Jeff a accompli un boulot formidable avec T&N. Il sait tout faire ! C’est aussi un très bon ingénieur du son et un excellent producteur. Dans les années 80, nous composions les morceaux de DOKKEN à deux, lui et moi, avec un petit 4 pistes. La guitare, c’est la seule chose qu’il ne faisait pas.

Y aura-t-il une suite à « Slave To The Empire » ?
Je viens de terminer la composition et l’enregistrement de l’album de Michael Sweet (NDJ : le chanteur de STRYPER) qui sortira en 2015. Nous avons enregistré avec James Lomenzo (ex-bassiste de WHITE LION) et Brian Tichy (ex-batteur d’OZZY, WHITESNAKE et LYNCH MOB). Michael chantera également sur le nouveau T&N dont l’enregistrement devrait débuter en novembre. Comme sur le premier, il y aura Jeff à la basse, Mick à la batterie et moi à la guitare. C’est DOKKEN avec Michael à la place de Don, alors du coup, Jeff et moi, nous envisageons de rebaptiser le groupe.

 

« Nous aimerions qu’un mémorial soit érigé pour commémorer le génocide indien perpétré dans ce pays. On estime à 15 millions le nombre de natifs américains exterminés par les Européens en Amérique… » – George Lynch

 

Pourquoi, comme Richie Kotzen (WINERY DOGS) par exemple, n’as-tu jamais essayé de chanter ?
Richie a une voix extraordinaire, lui ! D’ailleurs, il y a pas mal d’années, il avait été question qu’il rejoigne LYNCH MOB en tant que chanteur. Mais finalement, ça ne s’est pas fait. Moi, je peux chanter sous la douche ou dans ma voiture, voire fredonner une ligne de chant que j’ai dans la tête. Mais c’est tout. Je chante très mal, c’est pénible. Si j’enregistrais un album sur lequel je chantais, ça serait de l’humour : « Et maintenant, mesdames et messieurs : un désastre ! » (rires).

Plus surprenant pour tous ceux qui ne voient en toi qu’un ‘simple’ musicien, tu viens de terminer la réalisation d’un documentaire, « Shadow Nation », qui dénonce le génocide des Indiens d’Amérique. Tu as des origines indiennes ?
Mes ancêtres faisaient partie de la tribu Spokane. « Shadow Nation » parle de politique, de philosophie, de spiritualité et va au-delà de la vie des Indiens dans les réserves. Il y a aussi une forte connotation musicale puisque l’on suit ShadowTrain, un groupe dont je fais partie, qui se rend dans des réserves indiennes. Sur notre site (http:// shadowtrainmovie.com), nous faisons un certain nombre de propositions que pourrait adopter notre gouvernement pour nous aider à mieux vivre, en meilleure harmonie avec notre environnement. Comme le font les Indiens qui sont restés proches de la nature. Tom Morello (RAGE AGAINST THE MACHINE et AUDIOSLAVE) et Ted Nugent y ont eux aussi participé. Je voulais rétablir un semblant de justice sociale. Nous voudrions qu’un mémorial soit érigé pour commémorer le génocide indien perpétré dans ce pays. On estime à 15 millions le nombre de natifs américains (NDJ : c’est ainsi que l’on surnomme “pudiquement” les Indiens aux USA) exterminés par les Européens en Amérique…

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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