4 mai 2024, 20:11

GOTHMINISTER

"Pandemonium II: Battle Of The Underworlds"

Album : Pandemonium II: The Battle Of The Underworlds

Charge teutonne ? Eh bien non. C’est GOTHMINISTER que je fais résonner dans ma platine. Les Norvégiens nous apportent « Pandemonium II: Battle Of The Underworlds ». Et ça claque d’emblée très fort avec la chanson-titre de cette 8e réalisation, suite logique de « Pandemonium » paru en 2022. Riffs chauffés à blanc dans un savant mixage electro, chant doublé, masculin qui growle, et un autre hypnotique de magicien. C’est parti mes amis, avec du metal indus/gothique pour connaisseurs.

Extrait suivant : "We Live Another Day". C’est avec plaisir que l’on goûte à des sons paradoxaux, synthés évanescents aux touches dansantes et bourrinage martial qui défonce les lattes du plancher. Lourdeur gothique. Et dire que des millions de personnes ne connaissent que RAMMSTEIN... GOTHMINISTER est toujours très en verve machinesque avec ses refrains si entraînants et ses guitares pesantes. L’envie de se déhancher est immédiate avec ce hit qui embrasse notre horizon. "Creepy Shadows" envoie une pluie techno-indus que rien ne saurait stopper, les pistons battant le rythme en cœur, machines vivantes, et les cordes déversant des riffs gorgés d’adrénaline pendant que rugissent des voix indomptables. Ames sensibles s’abstenir, car voilà "One Dark Happy Nation" qui avec son côté SISTERS OF MERCY mixé de la plus heavy des manières peut enflammer n’importe quel dancefloor.

GOTHMINISTER poursuit d’apposer son charme industriel sur nous avec "I Am The Devil", diaboliquement groovy et machinal. Ou quand les claviers tirent la bourre aux guitares électriques. Un intermède sous forme de "The Procession", puis virage techno sur "I Will Drink Your Blood", débauche de sons et de cris carnassiers, nos Norvégiens sont sans conteste aussi bons dans le genre que les Allemands de la Neue Deutsche Harte. "Aftermath", apocalypse lycanthropique. "Tonight", la nuit electro-indus nous appartient. Le chant est plus agressif encore que les riffs, et ce n’est pas peu dire. Pourtant, en contrepoint, on entend ce refrain plus mélodieux, ou comment danser avec plaisir en se fracassant la nuque. Groupe complexe... et sadique dans sa dualité.

Riffs et voix rauque, synthés froids glissants sur des voix féminines glaçantes, "We Are The Heroes" est une décadanse. GOTHMINISTER offre une atmosphère cinématographique, comme un vieux film de Murnau, noir et blanc, planté dans un brouillard muet, car c’est bien de peindre une "Monostereo Creature" dont il s’agit. Rampante avec les riffs et les tintements délicieusement martelés, voici comment la bête s’avance vers nous sur la piste aux étoiles éteintes. C’est presque pris par surprise que nous entendons un "We Come Alive" qui retentit sur une rythmique à nouveau dansante et accompagnée de chants puissamment optimistes. Une conclusion des plus satisfaisantes pour cet album.

Un moment lourd, mais aussi incroyablement frivole, voilà ce qu’est cette nouvelle réalisation de GOTHMINISTER. J’ai adoré. Ce serait dommage de passer à Goth-é.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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